Contexte et Spoiler Alerte : j’ai deux enfants (né en 2007 et 2012) en garde alternée, un compagnon l’Ours qui habite beaucoup chez lui jusqu’en 2020 puis avec les confinements du covid 19, beaucoup ici ; fin 2015 on m’annonce que je ne suis pas autiste (asperger, c’était alors la dénomination en vogue), sans me faire passer de tests, et que j’ai seulement un syndrome anxieux. J’essaie d’avancer dans ma vie souvent trop fatigante du mieux que je peux, jusqu’à ce que je refasse fin 2022 une nouvelle démarche diagnostic.
C’est à reculons que j’ai participé il y a quelques jours au premier entretien avec la psy spécialisée dans les troubles du spectre autistiques.
- Depuis novembre j’ai enfin trouvé un psychiatre agréable qui me suis pour ma dépression (et mon anxiété qui me prenait dès le matin au réveil).
- Je n’ai fait que 2 séances avec la psychologue qui m’a fait passer le test MBTI, qui me fait remettre en question cette démarche de diagnostic et j’ai eu de grandes difficultés à me mettre à remplir les questionnaires tant ça me semblait absurde
- La lecture de Je réinvente ma vie, par de Janet S. Klosko et Jeffrey Young (oui, les schémas de Young) est interessante, j’ai tellement de choses qui ne fonctionnent pas et sur lesquelles je dois travailler et faire des efforts
- J’essaie de respecter davantage mes propres rythmes, notamment de sommeil, l’Ours a investi sa nouvelle caverne et y passe beaucoup de temps, cela nous permet à tous les deux de reprendre un peu « nos » marques et de nous retrouver quand nous en avons envie
Bref, j’ai rempli les questionnaires avec difficulté juste quelques jours avant l’entretien alors que je les avais depuis des mois, et j’ai lancé ma webcam en me sentant une imposture complète.
L’entretien d’une heure commence, la psy est très sympathique, elle me pose des questions sur mon enfance, sur ma vie actuelle, sur les années passées, j’ai l’impression de rater un examen à chacune des questions, parce que je réponds Non.
– Est-ce que vous avez particulièrement froid ?
– Non, j’ai plusieurs couverture chauffantes (une pour le canapé, une cape quand je travaille) et je mets des débardeurs thermolactyl l’hiver
– Est-ce que vous avez du mal à retenir les dates, est-ce que vous ratez des rendez-vous ?
– Non, j’ai plusieurs types de calendriers, quand ils ne rentraient pas tout seul j’avais un réveil sur mon téléphone pour aller chercher mes enfants à l’école
– Est-ce que vous avez déjà perdu ou failli perdre votre travail à cause de la fatigue que vous mentionnez ?
– Non, parce que je travaille depuis 20 ans avec mes parents, que j’ai pu passer à 4/5 quand j’en ai eu besoin, que je gère mes horaires suivant comment je me sens
Au bout de 15 ou 20 minutes à ce rythme, à me poser des questions que je n’ai jamais vraiment rencontrées dans mes lectures sur l’autisme, pendant lesquelles je me demande ce que je fais là à lui donner des trucs et astuces (alors que c’est moi qui paie la séance), où sans m’en rendre compte je viens en fait de lui faire la liste de toutes les parades et aménagements que j’ai fait ces 20 dernières années, elle me dit à propos de je ne sais plus quelle réponse que je viens de lui donner :
– Ha oui quand même ! Je n’avais pas trop de doute sur votre autisme à la lecture des résultats des questionnaires que vous m’avez retournés, et cet échange le confirme bien.
Je ne m’y attendais pas du tout, je suis troublée par cette annonce.
Nous poursuivons les échanges, elle m’indique qu’elle n’aime pas perdre son temps ou en faire perdre aux gens, et qu’elle ne propose les passassions de bilan qu’aux personnes pour lesquelles elle pense que ça a du sens.
Je la revoie courant de l’été pour une matinée de bilan à Marseille.
J’aurai un questionnaire à faire remplir par mon compagnon.
