Contexte : nous sommes en 2015, j’ai 35 ans, après 6 ans en Allemagne pour le travail de l’ex mari, nous sommes rentrés en France et nous avons divorcé ; j’ai mes enfants (nés en 2007 et 2012) une semaine sur deux, j’ai un nouvel amoureux, l’Ours et nous ne vivons pas ensemble. J’ai toujours un nombre de difficultés plus ou moins invalidantes. Je suis traitée pour depression et je ne sais toujours pas que je suis autiste.
D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été une petite personne, et je ne me suis jamais sentie enfant. A 6 ans ma mère écrivait de moi que je m’occupais de ma soeur alors âgée d’un an avec un sens aigu des responsabilités, que j’étais très indisciplinée, pas très câline, très bonne en classe. Pas grand chose n’a changé depuis…
En grandissant je suis devenue adulte, du moins dans le sens que moi je lui donnais, à savoir vivre de manière autonome : avoir un travail, un logement, gérer ma paperasse, avoir des plannings, faire mes comptes sérieusement…
Adulte :
- Qui est parvenu au terme de sa croissance, à son plein développement.
- Qui fait preuve d’équilibre, de maturité (par opposition à infantile) : Un comportement adulte.
Source : Larousse
Les personnes grandissantes de mon entourage avaient des buts, comme se marier, avoir des enfants, une famille, acheter une maison, avoir une voiture, gagner tant d’argent…
Quand je vois ma petite soeur, elle est typiquement ce genre de grande personne que je ne suis pas : domestiquée.
Elles sont comme ça pour moi les grandes personnes, elles ont renoncé à des part d’elles mêmes pour entrer dans des moules, dans un monde spécial à elles, avec ses codes, ses us et coutumes.
Grandir, ce n’est pas simplement devenir une grande personne, qui déploie ses potentialités (penser, parler, apprendre, éprouver des émotions, nouer des relations, aimer 😉 mais aussi un être capable d’accepter les lois humaines et de s’y soumettre pour vivre en harmonie avec lui et les autres.
Source : José Polard
Alors voilà, si je pouvais encore prétendre il y a quelques années à une sorte de tardive adolescence, je pense qu’à 35 ans l’explication la plus possible est tout simplement que je suis excentrique 🙂