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Aspergirl ? – Episode 1

Un jour, vers 2010 ou 2011 je pense, j’ai croisé Marie-Yan sur Twitter, c’était la première personne diagnostiquée TED (Troubles Envahissants du Développement) et qui le revendiquait que je croisais. Une autiste. Qui s’exprime bien, qui vit avec un compagnon, qui a son permis de conduire.

Très loin de tous les stéréotypes que je pouvais avoir.

Par curiosité je me suis un peu renseignée sur ce qu’étaient ces TED, j’ai découvert les Aspies (personne ayant le Syndrome d’Asperger, on appellera les femmes des Aspergirls), qu’il y avait une grande variété dans le spectre autistique (on reconnaitra probablement dans les série télé Dr House, Sheldon Couper dans The Big Band Theory, Saga Norén dans Bron/Broen/The Bridge). Et surtout que l’autisme est un trouble neurologique, pas une maladie mentale.

Puis j’ai continué ma vie. Avec mes angoisses pour sortir de chez moi plus ou moins prononcées, avec tout plein de bizarreries et d’idiosyncrasies que mon ex mari ne supportait pas et qui faisaient de moi une « femme chiante » (mais que mon merveilleux amoureux de maintenant, l’Ours, regarde avec tendresse), une certaine rigidité sur certaines choses, avec mon sentiment depuis toujours d’être en décalage par rapport aux gens et inadaptée aux situations sociales, mon manque de confiance en moi et une estime de moi très basse couplée à de rares moments où je me sens la reine du monde, ma grande fatigue, mon manque d’empathie…

Et puis depuis la naissance de mon premier enfant en 2007 des crises -des moments où je me transforme en Hulk- et une tendance à la dépression. J’ai pensé alors que c’était lié à un Syndrome Prémenstruel (SPM) puis à un Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM), des trucs d’hormones de bonnes femmes en somme.

J’ai commencé en 2013 une thérapie pour mes problèmes de sortie qui devenaient vraiment très problématiques, autant pour moi que pour mon ex-couple.

Mais je me demandais occasionnellement si je n’étais pas bipolaire, complètement folle, sociopathe, ou affublée de toute autre maladie mentale qui pouvait expliquer mes différences et mes crises.

De fil en aiguille j’ai lu beaucoup de choses sur les adultes qui avaient des sensibilités et des modes de fonctionnements différents : les Hauts QI, ou surdoués, ou haut potentiels (ou zèbres). Si je ne me reconnaissais pas vraiment dans la haute intelligence, j’étais néanmoins en phase avec une partie des traits sociaux, de réflexions et comportementaux spécifiques.

Mais j’habitais à l’étranger à ce moment là, faire un test de QI était impossible, et ensuite de retour en France s’est posée la question financière (vu que c’est fait pas un psychologue et qu’on paie de notre poche, sans remboursement de sécu). Et puis je ne me sentais pas assez légitime pour passer ce test. Et je n’y voyais pas une réponse complète à mes questions, même si c’était la meilleure piste jusqu’alors. Je décrétais que désormais, à défaut d’être vraiment zèbre, j’étais au moins Petit Poney (du haut de mes 153cm).

Avec la séparation de mon ex-mari et le retour en France, les choses se sont notablement améliorées sur le plan des sorties, malgré quelques rechutes épisodiques.

Puis j’ai demandé un an plus tard (parce que je refusais de l’être jusqu’alors qu’on me le conseillait depuis près de 2 ans et que je refusais pour garder le contrôle) à être mise sous anti dépresseurs parce que notamment je ne supportais plus mes enfants et les contraintes et astreintes qu’ils représentaient.

Au milieu de tout cela, je continuais à faire des transformations Hulkiennes, dans des contextes généralement similaires (frustration de ne pas m’exprimer correctement et d’être mal comprise par l’homme qui partage ma vie), mais dont l’intensité semblait augmenter.

A quelques mois d’écart deux médecins (un généraliste et un psychiatre) évoquent la bipolarité. C’était la première fois que le corps médical fait l’ébauche d’un diagnostique de maladie mentale. J’en suis contente, je me dis que c’est peut-être la fin du tunnel, mais je me documente en profondeur (parce que voir Carry dans Homeland, Billy Chenowith dans Six Feet Under, ou encore Maggie Wyczenski -la mère d’Abby- dans Urgences ne me suffisent pas comme références) et je trouve que ça ne colle pas. Je ne poursuis pas avec ces médecins sur cette voie.

Puis suite à un énième épisode Hulk en aout 2015, je me retrouve plus tard dans la soirée avec l’oeil attiré sur un lien dans ma barre de favoris, placé là il y avait plusieurs mois après l’avoir vu passer en RT sur Twitter par ici, pour ma culture personnelle et pour plus tard : http://www.syndromedaspergerlewebdoc.fr

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