Non Marie Hèlene, c’est une phrase qui a aussi peu de sens que de dire que « tout le monde est un petit peu enceinte », et ça, vous ne le dites pas… parce que vous savez que c’est grotesque, et pas que pour une question de genre.
Diriez-vous d’une personne qu’elle est « un peu enceinte » parce qu’elle ne supporte pas une odeur, qu’elle est fatiguée, qu’elle est constipée, qu’elle n’a pas ses règles, qu’elle a les jambes lourdes, qu’elle a pris du poids…
Non, parce que vous savez que le métabolisme d’une personne enceinte change (temporairement, à la différence de l’autisme). Mais vous ne saviez peut-être pas que l’autisme c’est davantage qu’une manière de se comporter : c’est avant tout un câblage particulier de nos cerveaux autistiques.
Quand vous êtes constipée Marie Hélène, vous ne dites pas que vous êtes un peu enceinte…
Alors s’il vous plait, ne dites pas qu’on est toutes un peu autiste.
Que ça soit clair : je ne compare pas la grossesse à l’autisme, je compare l’absurdité de la phrase «on est tous un peu autiste» qu’on entend souvent, avec «est tous un peu enceinte» qu’on entend pas.
Mais alors c’est quoi l’autisme ?
D’apparence similaires, des enfants deviennent des adultes sans savoir que ces différences qu’ils ressentent, vivent avec difficulté, et qu’ils tentent de compenser correspondent à un câblage neurologique différent.
L’autisme est un trouble du développement neurologique qui affecte la perception du monde, le comportement, la communication et les interactions sociales.
Il est de plus en plus souvent détecté à l’âge adulte, quand la compensation devient trop difficile au quotidien.
C’est un handicap invisible.